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  • Code de déontologie de l’AFCCC

    Source AFCCC

    Code de déontologie des Cliniciens Psychanalytiques de Couples (C.P.C.), des Conseillers Conjugaux et Familiaux (C.C.F.) et des Médiateurs Familiaux (M.F.)

    Les règles du Code de déontologie sont enseignées à tous les candidats aux professions de C.P.C. – C.C.F et M.F.
    Dans l’exercice de sa profession, le C.P.C. – C.C.F et M.F. s’engage à ne mettre en œuvre que des moyens qui respectent la dignité humaine.
    Le C.P.C – C.C.F et M.F. se réfère dans ses actes à l’éthique de sa profession qui lui commande d’analyser, de comprendre et non de juger. En aucun cas, il ne cherche à imposer son point de vue à son consultant.
    Le C.P.C. – C.C.F. et M.F. condamne l’utilisation des notions de « normal » et de «pathologique » à des fins répressives dans le domaine politique et social, dans quelque pays que ce soit.
    Il est conscient de la nécessité d’être prudent, en particulier quand son action fait intervenir des notions relatives à la normalité et à la pathologie.
    Le C.P.C – C.C.F. et M.F. est soumis à la règle du secret professionnel. Cette règle doit s’appliquer dans des conditions analogues à celles qui sont définies par la loi n° 20006916 du 19 septembre 2000 (art : 225-13 du Code Pénal) et loi n°2004-1 du 2 janvier 2004 (art – 226-14 du code pénal) sur le secret professionnel. Le secret doit être sauvegardé aussi bien dans les paroles que dans la conservation et la diffusion des documents.
    Le C.P.C. – C.C.F. et M.F doit faire en sorte que les éléments issus de son travail (comptes-rendus, conclusions, rapports, exposés etc.) soient toujours rédigés, présentés et classés de manière à préserver et conserver ce secret.
    Dans sa coopération avec d’autres spécialistes, également soumis au secret professionnel, le C.P.C., C.C.F et M.F. partage avec eux, les informations strictement nécessaires à la prise en charge en équipe d’un consultant.
    Il veille à sauvegarder le secret de l’identité des personnes lors de la constitution de fichiers de données, en conformité avec la loi du 6 avril 1978, relative à l’information et aux libertés.
    Dans ses relations avec les autres professions ou organisations ou collectivités, le C.P.C, C.C.F. et M.F. fait en sorte que sa fonction ou sa mission soit perçue le plus clairement possible.
    Dans son activité professionnelle, lorsque le C.P.C, C.C.F. et M.F. se trouvent en présence d’intérêts divergents, il doit tenter d’éviter de nuire à l’une quelconque des parties en cause.
    Bien entendu, il se refuse à utiliser des moyens professionnels lui assurant des avantages personnels au détriment d’autrui.
    Le C.P.C – C.C.F. et M.F. doit présumer des conséquences directes et indirectes de ses interventions et tenir compte de leur utilisation possible par des tiers notamment.Il transmet aux tiers concernés les informations demandées qu’il estime nécessaires, à la condition de ne jamais être en désaccord avec les principes déontologiques énoncés dans le présent Code.
    Le C.P.C – C.C.F. et M.F. se garde de restreindre l’autonomie d’autrui et, en particulier, ses possibilités d’information, sa liberté de jugement et de décision. Il assure son autonomie dans l’usage de ses techniques et de ses protocoles de recherche. Il refuse tout engagement que l’état présent des techniques ne lui permet pas d’assumer.
    Il est responsable du choix et de l’application des méthodes qu’il emploie.S’il désire diffuser des techniques psychologiques mises au point et testées par ses soins, il vérifie que les contrats commerciaux proposés stipulent explicitement que les dites techniques ne seront pas employées à des fins en désaccord avec les principes déontologiques énoncés dans le présent Code.
    Le C.P.C. – C.C.F. et M.F. s’oppose au détournement des savoirs et des techniques psychologiques à des fins qui ne sont pas en accord avec les règles déontologiques. La diffusion de ces savoirs et techniques doit se faire en particulier dans des conditions garantissant leur utilisation dans le respect de ces règles.
    Le C.P.C – C.C.F. et M.F. n’accepte pas des conditions de travail portant atteinte à l’application des principes déontologiques énoncés dans le présent Code. Il fait respecter cette déontologie quelle que soit sa position hiérarchique dans sa situation de travail.
    Chaque C.P.C. – C.C.F. et M.F. a le devoir de soutenir ses confrères dans la défense de la déontologie.
    Le professionnel C.P.C – C.C.F et M.F. doit être vigilant à respecter le cadre de son intervention propre, en connaissance de celui de ses confrères à qui il doit savoir passer la main quand il atteint la limite de sa propre compétence.

    Site internet de l’AFCCC

  • Contraception : information – appropriation – prescription Expérience du centre de planification et d’IVG Bluets-Trousseau –

    Texte de Marie-Laure Bazile et Martine Chosson

    Le centre de planification et d’IVG Bluets-Trousseau, dans le 12ème arrondissement de Paris assure contraception, prévention, conseil conjugal et familial, et IVG.
    Les locaux sont individualisés, le personnel du Centre spécifique (secrétaire, infirmière, psychologue, conseillère conjugale et familiale, sage-femme et médecin, et l’infirmière), sous la responsabilité d’un médecin référent et d’une CCF (Conseillère Conjugale et Familiale) coordinatrice forment une équipe.

    Dans notre centre depuis les débuts de la contraception d’urgence des années 80, les CCF la délivrent.
    Nous avons établi une politique de prise en charge afin que la contraception soit accessible tous les jours, et assurer une prise en compte de chaque demande quand elle se présente : « c’est ce soir que je dois la reprendre et je n’en ai plus ». Pour nous, il est important avant tout de répondre à cette demande urgente de contraception, et si cela est possible d’inviter la jeune à comprendre ce qui l’amène à se mettre dans cette situation d’urgence.
    C’est au regard de ces objectifs que le centre a décidé de permettre aux CCF de participer à la délivrance de la contraception dans son ensemble : l’information et la prévention (dépistage des IST), l’aide au choix et la délivrance de la contraception hormonale, plus particulièrement pour les mineures, les jeunes majeures désirant garder le secret, et les femmes sans couverture sociale.

    Les connaissances des Conseillères Conjugales et Familiales (CCF) de la physiologie et de la psychologie des femmes les qualifient pour aider celles-ci à choisir la contraception la mieux adaptée. Leur spécificité de l’accompagnement de la femme dans sa globalité et du couple permet ainsi l’amélioration de l’accès aux soins, à la contraception, à l’IVG, aux dépistages et à la prévention des IST et des violences faites aux femmes.
    Les CCF sont formées et compétentes pour recevoir une parole sur l’intime, l’estime de soi, de l’autre ; et aussi d’aborder les représentations corporelles, le prendre soin de soi, de l’autre (se protéger, protéger l’autre), le désir d’avoir ou non un enfant. Toutes ces questions ont leur place dans la démarche contraceptive.
    Prendre intérêt à la vie de tous les jours de la jeune reçue, à l’école, à sa famille, à son amoureuse et à son amoureux, dialoguer autour des désirs, espoirs, projets, chagrins… demande disponibilité et écoute personnalisée au plus proche du, des vécu de chacune et l’adaptation à la situation personnelle, amoureuse et le mode de vie.

    Nous avons organisé, tous les mercredi après-midi, un accueil spécifique sans rendez-vous, toujours dans un souci d’une prise en charge de la personne dans sa globalité et d’une reconnaissance de la jeune fille dans cette démarche contraceptive.
    Cet accueil , assuré le plus souvent par la CCF et la sage femme propose informations, discussions et orientations et délivrance contraceptive.
    Bien évidemment au moindre doute et à la moindre particularité, nous passons le relais au médecin soit immédiatement s’il y a la possibilité, soit avec un rendez vous ultérieur.

    Cette délivrance de la contraception par le personnel non médical sous la responsabilité du médecin référent, offre un accès à la pilule plus facile aux jeunes et ouvre la parole sur la sexualité, le plaisir, les relations à l’autre sexe, les conduites à risque, les difficultés sexuelles, quelquefois les mutilations sexuelles, les violences en cours ou antérieures, les difficultés familiales ou scolaires …
    Cela permet également d’expliquer l’examen gynécologique , son utilité , d’informer sur le caractère non obligatoire de l’examen gynécologique (sauf si elle le souhaite pour se rassurer par exemple sur la normalité de son corps ou autre motif), de proposer la visite d’un cabinet médical avec explications du matériel et donc d’établir une relation de confiance.
    Espace très apprécié, très fréquenté, créé pour les jeunes dans une institution, où est reconnu leur statut d’adulte en devenir et leur droit à la sexualité.
    Les adolescentes expriment souvent leur étonnement d’avoir un endroit où elles peuvent parler.
    Cette première délivrance de pilule est un entretien long, il est important de fournir les informations, plaquette en main, et de s’assurer ensuite que l’explication a été comprise.

    Lors d’une première demande de pilule, après discussion avec la jeune fille, nous procédons à un interrogatoire rigoureux sur les antécédents personnels et familiaux. Nous respectons un protocole élaboré et validé par le service.

    L’information doit aussi préciser les effets secondaires possibles à la première plaquette, expliquer qu’il faut au moins 3 mois avant de juger si une pilule convient ou non, préconiser de ne pas arrêter sans prendre un avis, au moins par téléphone, même si elles « cassent » avec leur petit ami ou qu’elles partent en vacances sans lui, par exemple.
    Enfin, à cette occasion, sont bien sûr données les informations sur les préservatifs (et leur mode d’emploi !), les IST, le SIDA et le message clair sur l’association pilule et préservatifs. (Combien d’arrêts de préservatifs après avoir fait le test HIV sans penser à la grossesse !).
    Sur délégation du médecin référent, nous pouvons délivrer directement des plaquettes de pilule.
    Un rendez-vous avec le médecin est fixé 3 mois plus tard, avec un bilan biologique sanguin prélevé auparavant dans le service qui peut être fait gratuitement. Les consultations médicales de suivi ont lieu ensuite annuellement.

    Pour un renouvellement de pilule, là encore, c’est le personnel non-médical qui l’assure : les jeunes reviennent tous les 3 mois au CPEF, pour la délivrance de leurs plaquettes ;
    On s’assure alors de sa bonne tolérance, de sa prise régulière, de la réalisation des examens de sang prescrits et de l’établissement d’un rendez-vous avec le médecin.
    Il peut être important de repérer avec la jeune ses difficultés éventuelles  : pilule prise en cachette des parents par exemple, contrainte d’une prise quotidienne de pilule alors que  rapports sexuels espacés, difficultés familiales ou scolaires prenant le pas sur le risque de grossesse …. Tout ceci pouvant entraîner un arrêt brutal de la pilule  et amener la jeune fille à réaliser elle-même qu’une grossesse n’arrangera rien !
    Faire le point sur la manière dont cette contraception s’inscrit pour elle dans sa relation amoureuse et sexuelle, qu’elle repère pour elle l’intérêt de sa poursuite. ( et non imposée par l’adulte), l’aider à donner un sens à cette prise de pilule,  à choisir de ne pas être enceinte et de faire ce qu’il faut pour … c’est la démarche de counseling.
    L’objectif est que la jeune s’approprie sa contraception.
    C’est aussi le moment d’aborder d’autres problématiques de vie : les parents, l’école, les vacances, le travail, les prises de risques (tabac, alcool, IST)… tout ce dont elles ont envie de parler. Ces différentes informations permettent de faire lien et d’intégrer la contraception dans l’histoire contraceptive de la famille, d’aborder les représentations qui y ont été véhiculées, etc.

    Cette prescription, par le personnel non médical permet un abord non médical de la contraception par les discussions sur la sexualité, le plaisir, les relations à l’autre sexe, les mobilise bien davantage que la perspective d’un rendez-vous avec le médecin, qui trop souvent fait peur. Les questions posées sont souvent les mêmes : est-ce obligatoire d’avoir un examen gynécologique, est-ce que ça fait très mal, les instruments sont horribles…

    Certains médecins peuvent se sentir frustrés de ne pouvoir entrer en contact en premier avec les femmes. Pourtant c’est souvent bien plus facile d’effectuer une consultation médicale quand le contenu de celle-ci a été expliqué et dédramatisé auparavant !

    En dehors du mercredi, les CCF, la sage-femme et les médecins reçoivent tous les jours, pour une 1ère fois, pour un renouvellement de pilule ou pour délivrer une contraception d’urgence.

    De ce fait, la pilule est délivrée à tout moment avec ou sans rendez vous pendant toute la semaine.
    Les CPEF (Centre de Planification et d’Education Familiale)
    sont dotés d’une mission légale en matière d’information à la sexualité et permettent d’apporter une réponse immédiate, gratuite et confidentielle à toutes les questions liées à la vie sexuelle et affective des jeunes. Ils peuvent proposer des consultations médicales et délivrer de manière gratuite une contraception aux mineures et aux jeunes adultes sans couverture sociale, ou désirant garder le secret.
    Les informations auprès des scolaires nous permettent également une approche auprès des garçons et d’informer sur la double protection qui allie le préservatif et contraception hormonale. Cela permet d’impliquer plus fortement les garçons dans les choix de contraception et d’insister sur le caractère peu contraignant de la contraception.
    Nous insistons aussi sur l’importance des séances d’informations collectives à l’intérieur et à l’extérieur des CPEF dans les foyers, collèges, lycées, …

    Il s’agit de rendre les adolescents acteurs et responsables de la gestion de leur corps et de leur sexualité.

    Enfin, nous pensons que plus l’accès à la contraception est facile et moins il est médicalisé, meilleure en est l’appropriation par les jeunes. Le premier effort à faire est de cesser de faire passer seulement des messages négatifs sur les risques et les dangers de la pilule, de cesser d’aborder la contraception à travers les contre-indications, les risques et les complications : IST, SIDA, IVG. Plus le discours
    autorisera la sexualité et le plaisir, plus les jeunes se sentiront reconnu-e-s et accepté-e-s dans leur droit au plaisir et meilleure sera leur adhésion à la contraception.

    De confier la contraception des femmes en bonne santé à d’autres professionnels de santé que des médecins permet l’accessibilité, l’appropriation, l’autonomie et la responsabilité de la contraception par les femmes. L’objectif consiste donc à accompagner et permettre aux femmes comme aux hommes un accès facilité à la contraception qui leur convient quel que soit l’endroit où ils vivent.

    Le travail en équipe avec médecin, sage femme, psychologue, conseillère conjugale et familiale dans des actions complémentaires et transversales, la collaboration, les échanges, les mises à jour sur nos pratiques respectives contribuent à une actualisation des connaissances, à une formation continue et à un ajustement de nos pratiques professionnelles.

    Conclusion
    Les CPEF et centres d’IVG étant des espaces de parole, d’accompagnement, d’information et de prise en charge médicale, nous donnent en tant que CCF la possibilité de délivrer la contraception et cela y prend tout son sens, à condition d’être dans une équipe contenante, formatrice, engagée et dans la confiance et le respect mutuel.

  • L’entretien pré IVG : Mettre en mots, penser les actes

    Le 7 aout 2014
    Texte de Marie-Laure Bazile et Martine Chosson
    Conseillères Conjugales et Familiales

    Mettre en mots, penser les actes

    Depuis la loi du 4/07/2001, cet entretien n’est plus obligatoire pour les femmes majeures. Il demeure systématiquement proposé. Pour les mineures, cet entretien reste obligatoire et il lui sera remis une attestation d’entretien.

    Il s’agit d’un entretien de counselling (tenir conseil avec). Le professionnel formé pour ce type d’entretien – la Conseillère Conjugale et Familiale – facilitera par son écoute la mise en mots et la compréhension psychique des sens possibles à cette grossesse inattendue et de permettre à celle-ci de prendre place dans l’histoire de la femme, du couple.

    Même si la plupart des femmes ayant recours à une IVG, vont bien sur le moment, à moyen et à long terme, l’entretien pré-IVG pour un grand nombre de femmes, de couples conserve tout son intérêt.
    Ecouter, la parole de la femme et ou du couple, hors contexte médical, par des professionnels formés à l’entretien pré-IVG permet l’intégration de la pensée et du corporel dans une prise en charge globale.
    Cet entretien d’accompagnement peut aider la femme et/ou le couple à se situer en tant que sujet de cette grossesse là.

    Même si la décision de la femme semble claire, des interrogations, des questions suscitées par l’émergence de cette grossesse, de cette fécondation imprévue peuvent prendre place dans l’espace de cet entretien, ainsi que sur les suites de l’avortement, sur le couple que le partenaire soit présent ou non.

    Mettre en mots un acte si décidé soit-il, ou si difficile parfois, permet de le penser. L’entretien peut aussi permettre de comprendre cette fécondation comme une mise en acte, à la place d’une pensée non encore élaborable.

    Il pourra aider la femme, l’homme, le couple à aborder leurs questionnements sur le choix des méthodes d’IVG, sur le choix de la contraception d’accéder aux informations et de prendre sa décision la mieux adapter pour elle.

    C’est aussi le moment de réfléchir et d’aborder :

    les éventuelles prises de risques, au sens du dépistage HIV et IST

    les situations de violences
    Il est important d’être attentif à ce qui peut émerger autour des violences.
    Il faut apprendre à connaître et repérer les symptômes possibles (celui des IVG itératives par exemple).
    Accepter le rythme d’évolution de chacune dans les différentes phases d’élaboration (repérer les actes violents, les nommer, briser le silence, libérer la parole, rappeler la loi, retrouver une estime de soi et tenter de surmonter les traumatismes….), pour faciliter la sortie de ces maltraitances de la sphère privée et trouver avec elles les réseaux de soutien nécessaire.

    Sa place dans la famille et les normes familiales…
    L’entretien peut aider une femme à revisiter la question de ses origines, de sa place dans la famille et dans le couple parental dont elle est issue.

    la vie scolaire ou professionnelle….

    Prises entre leur désir, le regard social, l’influence religieuse, les femmes peuvent exprimer un sentiment de culpabilité, pouvant jaillir fortement :  » Je vais commettre un crime « .
    A nous d’accepter l’expression de ces émotions, des sentiments soulevés par cette culpabilité, dans le respect de l’éthique de chacune.

    L’émergence d’une grossesse interroge sur le désir ou le non désir d’enfant :

    – Se préparer à accueillir un petit humain interroge femme et homme sur leur origine, leur présent et leur devenir.
    Certaines femmes pensent gagner de la reconnaissance en mettant un enfant au monde ; d’autres, au contraire, craignent de perdre de la reconnaissance, notamment si la réussite professionnelle est importante pour elles.
    – Certaines grossesses surgissent dans des situations particulières : certaines « fécondation-mise en acte » peuvent s’inscrire dans un élan de vie, loin parfois d’un désir d’enfant.
    Exemples : grossesse survenant au moment d’une fragilité du couple, d’une séparation, d’un deuil, d’un renoncement…
    – Ces grossesses inattendues peuvent aider à se séparer, à se confirmer que l’autre n’est pas le partenaire que l’on souhaite pour être le père ou la mère de cet enfant ; que le partenaire ne correspond ou ne répond pas à ces attentes amoureuses.
    – Pour certaines adolescentes être enceinte et avoir un enfant les positionnent d’égale à égale vis-à-vis de leur mère.

    Pour certaines femmes cumulant détresses sociale, psychologique, économique, la grossesse peut alors être perçue comme une planche de salut, l’enfant c’est l’avenir, même s’il n’est pas rose ! Et en même temps, la grossesse peut aussi être ressentie comme une catastrophe supplémentaire.

    Ainsi, les conditions de survenue des grossesses donnent un éclairage pour mieux comprendre les raisons qui conduisent une femme à décider une interruption volontaire de grossesse.

    Certaines femmes n’ont aucune idée de leur fonctionnement biologique et corporel. L’entretien pré-IVG a également une fonction d’information en s’ajustant aux connaissances des personnes reçues.
    Sans connaissance de son corps, sans éducation à la vie affective, sans notion du respect de soi et de l’autre, comment prendre véritablement conscience des conséquences possibles de la relation sexuelle et de l’importance d’une bonne utilisation des moyens contraceptifs 

    Inversement, croire au tout contraceptif est un leurre. Aucun humain ne peut contrôler toute sa période de fertilité sans failles, oublis, actes manqués… Nous ne sommes pas des superwoman ni superman !!!

    L’utilisation des méthodes contraceptives n’a d’efficacité que si elle est bien faite et bien choisie. D’où l’importance de l’information et de la formation des personnes qui informent ! Sans négliger, enfin, le rôle de cet inconscient.

    Il n’est pas rare que des femmes évoquent un échec contraceptif, comme « l’oubli de pilule ». Or cet oubli peut signifier autre chose : exemple : se prouver sa fertilité, mais pas nécessairement de désirer un enfant.
    L’entretien peut aider à la femme à s’écarter de cette notion d’accident si souvent évoquée et passer à une position d’actrice de sa décision et non en tant que victime.
    Pour une femme ce peut être la première fois qu’elle s’autorise à dire non.

    Pour certaines à force d’utiliser des contraceptifs, elles finissent par douter de leur féminité, voire de se percevoir comme stériles.
    Il est important de distinguer désir de grossesse et désir d’enfant.

    L’entretien pré IVG n’a pas de canevas préconçu et se construit en fonction de ce que la femme apporte dans ses mots, dans sa posture, dans ses émotions, dans son histoire personnelle, familiale, conjugale….

    Il s’agit d’offrir un espace de temps, espace émotionnel, espace de parole, espace de réflexion et de prendre en compte la situation sociale et financière des femmes reçues.
    La possibilité offerte aux femmes de penser cet acte et surtout la fécondation qui en est la source, permet dans un entretien singulier, un apaisement des tensions et des craintes.
    Cet espace de paroles, complémentaire à la consultation médicale, peut aussi permettre de se vivre comme sujet de soi même et avoir une représentation plus active du processus de cette IVG.

    Notre pratique s’enrichit de l’autre, et nécessite pour nous professionnelles des remises en question fréquentes dans le respect de chaque situation rencontrée lors des entretiens afin de ni banaliser, ni culpabiliser, ni nier, ni juger ce qui se trame là dans l’interruption de grossesse.

    Les entretiens pré-IVG nous situent au cœur de la destinée humaine.
    L’accompagnement de la CCF prend tout son sens tout au long du parcours des femmes que se soit en pré IVG, pendant l’acte ou après.

  • Les interventions auprès des jeunes – Quelles postures pour les professionnels

    Octobre 2014
    Texte de Marie-Laure BAZILE et Martine CHOSSON

    Les interventions auprès des jeunes – Quelles postures pour les professionnels

    Etre intervenant dans des groupes de jeunes nécessite :
    D’être formé y compris à l’animation de groupe,
    D’en avoir envie,
    D’être curieux,
    De croire aux capacités d’évolution de l’autre par l’échange,
    D’être humble,
    D’être dans le désir et le plaisir de partager,
    D’inciter à penser, à se questionner.
    De savoir travailler en binôme, en Co-animation
    De se préoccuper du sens, de la portée des mots, des effets générés par les différents thèmes abordés….
    De tenir compte des attitudes corporelles

    C’est un bonheur de travailler avec les jeunes si :
    Le cadre est posé,
    Les interventions préparées tant avec les institutions que les jeunes
    L’objectif de la séance est défini,
    L’intervenant connait ses compétences et ses limites
    L’intervenant accepte de prendre en compte les sujets qui passionnent ce groupe,
    L’intervenant a la capacité de donner place aux questionnements collectifs plutôt qu’à la sphère privée,
    L’intervenant a la capacité d’écoute, d’entendre, de comprendre et d’être remis en question,
    L’équilibre entre la parole, l’échange et l’information donne une tonalité respectueuse et ludique au groupe,
    L’intervenant a accepté de s’interroger sur ses représentations,
    Le plaisir est partagé,

    Se donner les moyens d’être dans la rencontre avec les jeunes
    Préparer la rencontre avec les adultes en charge des jeunes ( équipes d’enseignants, médico-sociales et administratives des institutions partenaires : collège, lycées, SESSAD(Service d’Éducation Spéciale et de Soins à Domicile), MECS (Maison d’Enfants à Caractère Social),
    IME  (Institut Médico Educatif), ESAT (Etablissements et Services d’Aide par le Travail)
    etc.…
    Etre dans une écoute attentive et une prise en compte des gestes, des retenues, des silences, des résistances, des émotions.
    Savoir reconnaitre et faire avec les différences.
    Décoder la demande à partir de leurs paroles, de leurs interrogations, de leurs questionnements et préoccupations du moment
    Informer, transmettre, reformuler l’information pour son appropriation par les jeunes
    S’interroger régulièrement sur ces représentations des sexualités.
    D’être dans une juste distance, prendre le temps de s’intéresser aux adolescents, à leur vie et de les laisser évoluer à leur guise et à leur rythme psychique.

    Aborder différents thèmes :
    En fonction du groupe, des demandes des jeunes.
    Nous voguons de la rencontre au relationnel à la vie affective…,  des rapports filles/garçons à l’écoute de soi et de l’autre et au respect mutuel…, de la loi à l’éthique, la religion et au social…, du désir à la prévention…

    Intervenir auprès des jeunes ne s’improvise pas.

    La formation est indispensable pour tous ceux qui veulent se lancer dans ces séances collectives, afin d’y être à l’aise, de prendre en compte la maturation psychique de chacun.
    Connaitre les réseaux et les personnes relais afin que les jeunes puissent trouver leurs interlocuteurs privilégiés.
    Cela demande du temps, de la disponibilité et de la discrétion.

  • Fiche du poste de CCF du centre de planification et d’IVG Bluets-Trousseau

    Conseiller(e) Conjugal(e) et Familial(e)
    informer sur la sexualité et l’éducation familiale
    accueillir, écouter, accompagner et orienter les personnes ayant des difficultés relationnelles ou affectives, conjugales et familiales
    ou victimes de violences

    ACTIVITES PRINCIPALES

    ► Proposer un accompagnement psychosocial au public qui fréquente les centres de planification et d’éducation familiale  
    ► Accueillir, écouter, informer, orienter les adultes et les adolescents dans le champ de la sexualité dans ses dimensions affectives relationnelles et sociales
    ► Conduire des interventions éducatives et pédagogiques dans le champ de la sexualité (dans ses dimensions relationnelles, affectives sociales et générationnelles), de la promotion de la santé et de la prévention et lutte contre les violences
    ► Animer des interventions collectives auprès de publics spécifiques notamment dans les collèges, les lycées en partenariat avec l’éducation nationale, les foyers, les missions locales, les maisons de quartier, les Esats, etc.
    ► Travailler en équipe, en réseau pluridisciplinaire, en transversalité et contribuer à la formation notamment des stagiaires
    ► Créer des réseaux de partenaires et conduire des projets individuels, collectifs et de territoire

    ACTIVITES SPECIFIQUES

    ► Accompagner à la vie sexuelle, affective, relationnelle et sociale, à la vie de couple et à la fonction parentale
    ► Mener des entretiens individuels, de couple et de famille,
    ► Conduire des entretiens pré et post IVG (aider à la décision, prise en compte d’éventuelles difficultés personnelles, aider au choix de la technique, aider au choix de l’adulte accompagnant),
    ► Conduire entretiens d’information sur les contraceptions et les IST

    Maîtriser des savoirs dans :

    L’organisation et le fonctionnement des structures intervenant dans le domaine médico-social (planification et éducation familiale),
    La législation et la réglementation de la protection maternelle et de la planification familiale,
    Les règles éthiques et déontologiques liées à la profession et/ou aux missions auxquelles il contribue,
    Les notions juridiques, médicales, psychologiques et sociales.

    Faire preuve de Savoir-faire dans :

    Les techniques de communication orale (conduite d’entretiens psychosociaux, individuels, collectifs)
    L’animation de groupes de parole, de réflexion et d’échange,
    La conduite d’entretiens individuels, de couples, de familles, d’adolescents
    Les conduites de réunions
    L’accompagnement des personnes victimes de violences intrafamiliales, sexistes, sexuelles, conjugales (mariages forcés – mutilations sexuelles – incestes – viols…)
    Les techniques de communication écrites (note, rapport compte-rendu)
    S’adapter aux évolutions sociétales et législatives dans sa pratique

    Capacité à :

    Etablir une relation de confiance en situation d’entretiens individuels dans le champ de la sexualité dans ses dimensions affectives, relationnelles sociales et sexuelles,
    Animer des groupes de réflexion,
    Travailler en équipe pluridisciplinaire, s’interroger et de se remettre en question
    Concevoir et conduire un projet
    S’inscrire dans une pratique de réseaux,
    Rendre compte de ses activités
    Respecter la confidentialité et les règles juridiques, éthiques et déontologiques de ce métier

  • L’avortement non sécurisé reste fréquent dans le monde, mais il est moins souvent fatal – Populations & Sociétés n° 513 juillet/août 2014

    Population et société N°513
    Juillet/Août 2014
    Clémentine ROSSIER
    Source: INED

    Résumé:
    La fréquence des avortements volontaires a baissé dans le monde au cours des années 1990, passant de 35 avortements pour 1 000 femmes en âge de procréer (ayant entre
    15 et 44 ans) en 1995 à 29 ‰ en 2003. Mais elle s’est stabilisée dans les années 2000 (28 ‰ en 2008), parce que la diffusion de la contraception a marqué le pas dans les pays en développement. La proportion d’avortements non sécurisés, c’est-à-dire, selon l’OMS, « pratiqués par des personnes non qualifiées ou dans un environnement non conforme aux normes médicales minimales, ou les deux », n’a pas baissé et représente encore près de la moitié des avortements volontaires (49 % en 2008).
    De façon paradoxale, la mortalité liée à l’avortement a diminué de manière continue depuis deux décennies, passant de 60 décès maternels pour 100 000 naissances vivantes en 1990 à 40 décès en 2008. La baisse a été particulièrement marquée en Amérique latine alors que l’avortement y reste pourtant fermement condamné. Cette évolution est liée en partie à la diffusion de l’avortement médicamenteux dans des pays où il reste illégal. Aujourd’hui, illégalité ne rime plus systématiquement avec insécurité.

  • Echo de l’ANCIC N° Spécial Annie BUREAU novembre 2014

    Pourquoi un numéro spécial :
    Parce qu’elle a été Présidente de notre association pendant dix ans.
    Parce qu’elle a promu l’avortement médicamenteux et l’avortement sous anesthésie locale.
    Parce qu’elle a combattu vigoureusement les antis IVG dans les différents procès.
    Parce qu’elle a défendu l’application et la défense des lois sur l’avortement et la contraception.
    Parce qu’elle s’est battue pour la liberté et les droits des femmes.
    Parce qu’elle a reçu et accompagné en consultation des milliers de femmes dans le respect de leur choix de vie.
    Parce que son combat s’inscrit dans celui que nous avons toujours à mener.
    Parce qu’elle avait une énergie, un acharnement constant, un courage absolu à faire face à l’adversité.
    Parce qu’elle était une féministe engagée.
    Sa devise : Laisser les femmes avorter en paix.
    Annie était une femme belle et élégante, intelligente et libre.
    Une belle personne.
    Marie Laure BAZILE et Martine CHOSSON

  • CP du 28 octobre 2014 Délibéré au procès en appel X.DOR à nouveau condamné pour délit d’entrave à l’IVG

    Communiqué de presse du 28/10/14

    Le lundi 27 octobre 2014 à 13H30 le délibéré du procès en appel  concernant l’affaire DOR a été rendu.

    L’ANCIC se félicite de la condamnation en appel de X.DOR prononcée pour entrave à l’IVG, suite aux faits qui lui sont reprochés, à savoir de s’être introduit avec d’autres opposants dans les locaux du planning 75 les 25 et 26 juin 2012. L’association avait porté plainte pour  » entrave à l’IVG par pressions, menaces ou intimidation du personnel, d’une patiente ou de son entourage »
     
    Pour autant nous déplorons une décision à minima du tribunal. En effet, les peines infligées sont relativement faibles au regard de la gravité des actes commis à l’égard de la victime mais aussi des personnes travaillant dans les lieux où l’on dispense des informations sur l’IVG et où se pratiquent les IVG.

    On constate malheureusement que, bien que X.DOR soit un multirécidiviste et en dépit du fait qu’il a été de nouveau jugé coupable, sa peine a été allégée en appel. 

    Le verdict en première instance prévoyait une amende de 10000  euros avec 1 mois de prison avec sursis, aujourd’hui la condamnation n’est plus que de 10000 euros avec 5000 euros de sursis (sans compter en plus une baisse de 20% en cas de règlement dans les 2 mois.)

    En outre, la très faible prise en charge des frais de justice pour les associations ANCIC, CADAC, PF 75 et MFPF qui se sont portées parties civiles ne compense absolument pas les frais engagés pour les avocats. Les associations défendant le droit des femmes se voient donc fragilisées alors qu’elles combattent des mouvements bafouant la loi sur l’IVG.

    A la veille des 40 ans de la loi légalisant l’avortement il est à déplorer que les anti-choix qui sont jugés coupables bénéficient d’une telle clémence de la part du tribunal. 

    Les co-présidentes de l’ANCIC
    Laurence Danjou
    Sophie Eyraud
    Martine Hatchuel

    Contact : info(at)ancic.asso.fr