Blog

  • Etude de l’impact de la modification récente des méthodes de contraception sur la survenue d’embolies pulmonaires chez les femmes de 15 à 49 ans – Point d’Information 7 novembre 2014

    Etude de l’impact de la modification récente des méthodes de contraception sur la survenue d’embolies pulmonaires chez les femmes de 15 à 49 ans – Point d’Information 07/11/2014

    Source ANSM

    La médiatisation des risques liés aux contraceptifs oraux combinés (COC) en décembre 2012 et le plan d’actions des autorités sanitaires qui a suivi, ont conduit à un changement des habitudes des femmes vis-vis de la contraception en France[1] . Les femmes françaises et les prescripteurs ont donc privilégié les COC 1ère et 2ème génération qui présentent un risque thromboembolique plus faible. L’étude menée par l’ANSM vise à évaluer l’impact de ces changements sur la survenue d’embolies pulmonaires chez les femmes en âge de procréer. Les résultats de cette étude suggèrent que ces évolutions récentes ont eu un effet bénéfique et immédiat : environ 341 hospitalisations pour embolies pulmonaires auraient ainsi été évitées en 2013.

    Sur l’année 2013, la vente globale des contraceptifs (hors préservatifs) n’a que peu baissé par rapport à 2012. Les ventes de pilules de 3ème et 4ème génération, qui représentaient environ 50% des ventes de COC depuis 2009, ont diminué au profit de celles de 1ère et 2ème génération qui atteignent désormais près de 75% des ventes. Parallèlement une augmentation d’utilisation des stérilets, imprégnés ou non, et des implants s’est opérée.

    Ces changements de comportements devraient entrainer une diminution significative du nombre d’embolies pulmonaires. Dans le cadre de son plan d’actions sur les COC, l’ANSM a mené une étude sur les cas d’embolie pulmonaire survenus chez les femmes de 15 à 49 ans, en France, en 2013 comparé à 2012, à partir des données du programme de médicalisation des systèmes d’information de Médecine-Chirurgie-Obstétrique (PMSI-MCO). Il s’agit plus précisément du nombre de femmes hospitalisées pour embolie pulmonaire.

    En 2013, 2 704 femmes de 15 à 49 ans ont été hospitalisées pour embolie pulmonaire (versus 3 045 en 2012, soit une différence de 341 cas d’embolie pulmonaire). Le nombre d’hospitalisation observé en 2013 pour embolie pulmonaire a donc baissé de 11,2%.

    Cette diminution est observée dans toutes les tranches d’âge et plus particulièrement chez les femmes de 15 à 19 ans (19,1%). Chez les femmes de 20 à 29 ans, la diminution est de 12,0%. Chez les femmes de 30 à 39 ans, elle est de 9,4%. Enfin, la diminution observée est de 11,2% chez les femmes de 40 à 49 ans.

    La réduction observée est en accord avec les travaux de modélisation menés par l’ANSM qui estiment à près de 10% la réduction théorique attendue du nombre de femmes de 15 à 49 ans hospitalisées pour embolie pulmonaire qui pourrait être liée au changement de comportements en matière de contraception. Le phénomène n’a été retrouvé ni chez les hommes du même âge, ni chez les femmes de 50 à 69 ans, deux populations non utilisatrices de contraception orale.

    La médiatisation des risques liés aux pilules et le plan d’actions des autorités sanitaires qui a suivi ont amené à des modifications des méthodes contraceptives au détriment des COC de 3ème et 4ème génération. Les résultats de l’étude suggèrent que l’impact de ces modifications a été bénéfique et immédiat : environ 341 hospitalisations pour embolies pulmonaires auraient ainsi évitées en 2013.

    [1] http://www.ined.fr/fichier/s_rubrique/19893/population.societes.2014.511.crise.pilule.fr.pdf

  • Historique de la profession Conseillère Conjugale et Familiale : Un métier au cœur du social et de l’humain

    Texte de Marie Laure Bazile et Martine Chosson Août 2014

    Dans les années 30, Carl Rogers apporte un souffle nouveau à la psychologie clinique. Le counselling apparaît donc comme répondant aux besoins d’individus qui désirent l’aide d’une personne pour résoudre des problèmes qui ne dénotent pas forcément d’une pathologie tels que crise de couple, séparation, divorce, conflit familial, crise identitaire, deuil, etc.

    Le conseil conjugal et familial a des racines d’origines diverses d’une part religieuses et catholiques et d’autre part laïques féministes.

    Les catholiques proposent une préparation au mariage et valorisent l’amour conjugal, la fidélité, la procréation. L’église catholique a créé dans les années 50 des Centres de préparation au mariage qui avaient comme but la prévention du divorce et le soutien à la natalité. Il s’agit également de contribuer à la planification des naissances en prônant les méthodes “naturelles”.

    Le mouvement laïc et féministe émerge après la guerre 40-45. C’est cependant dans les années 60 qu’apparaissent les premiers plannings familiaux en France. Parallèlement à cela des mouvements féministes revendiquent la liberté pour les femmes de disposer de leur corps. Cela passe par le contrôle de naissance et donc par l’accès pour toutes à la contraception et à l’IVG.
    Il faudra attendre 1975 pour que la loi Veil, en France, légalise la contraception ainsi que l’avortement.

    De plus en plus, la nécessité de former des professionnels répondant aux besoins des femmes se fait sentir. Ainsi que la nécessité d’ouvrir des lieux pour accueillir les femmes et les jeunes filles en demande de contraception ou d’IVG. La loi de 1975 prévoit qu’une demande d’IVG doit être précédée d’un entretien avec un professionnel en conseil conjugal et familial. Cela favorisera la reconnaissance du métier au sein des plannings familiaux. Le Conseiller Conjugal et Familial y exercera aussi bien une fonction de prévention à la vie sexuelle et affective, que des consultations d’aide psychologique. (1)

    Margaret Higgins Sanger, militante américaine qui lutta pour la contraception et la liberté d’expression, fonda l’American Birth Control League (ligue pour le contrôle des naissances), qui deviendra dans les années 1930 le Family Planning Association, le « planning familial » américain.

    C’est en 1947, en France, que le docteur Lagroua Weil-Hallé découvre cette nouvelle méthode de régulation des naissances (la contraception orale). Catholique, elle souhaitait accompagner les couples afin de les aider à mettre en pratique la régulation des naissances et ainsi prévenir les risques d’avortements.
    Dans ce but, elle créa, en mars 1956, l’association « La Maternité Heureuse » qui deviendra en 1960 le Mouvement Français pour le Planning Familial (MFPF) et qui tire son nom du mouvement américain.

    Par la suite, d’autres associations ont également développé cette activité ainsi qu’une formation de conseillers conjugaux et familiaux autour de la question de la contraception, de l’avortement, de l’éducation affective et sexuelle des jeunes et de l’accompagnement des couples :
    En 1956, l’A.F.C.C.C (Association des Amis puis Association Française des Centres de Conseil Conjugal)
    En 1962 le C.L.E.R. (Centre de Liaison des Equipes de Recherches)
    En 1966 Couples et Familles
    L’E.P.E (Ecole des Parents) et des Educateurs existant depuis 1929, ouvre des formations au conseil conjugal et familial en 1971
    En 1976, l’A.N.C.C.E.F. (Association Nationale des Conseillers Conjugaux et Familiaux) est fondée afin de rassembler les conseillers provenant des divers organismes de formation. (2)

    La formation :

    Formation de 400 heures d’enseignement réparties sur 2 années et de deux stages de 40h. Formation ouverte aux personnes titulaires d’une diplôme d’état professionnel ou universitaire dans les domaines médicale, paramédical, social, éducatif, psychologique, juridique, d’animation ainsi qu’à celles qui, en l’absence de diplôme, ont obtenu l’attestation de formation d’éducation à la vie et qui ont effectué deux cents heures d’activité d’accueil et d’information relative à la vie relationnelle, affective sexuelle et familiale.

    Cette formation délivre une attestation d’aptitude au métier. Les CCF revendiquent la mise en place d’un diplôme d’Etat depuis de nombreuses années.

    La profession s’exerce principalement dans des centres de planification et d’éducation familiale (CPEF) et dans des établissements d’information et consultation ou de conseil familial (EICCF), en exercice libéral…
    L’ouverture d’un CPEF est conditionnée par la présence de personnel médical et « de façon permanente d’une personne compétente en matière de conseil conjugal et familial » : décret du 24 avril 1972, non modifié par la loi de juillet 2001.

    Les missions :

    Le Conseil Conjugal et Familial, issu d’une pratique développée dans les pays anglo-saxons, a été introduit en France avant la guerre de 1940 puis adopté par plusieurs associations autour des années 1960. Son assise institutionnelle est mentionnée pour la première fois dans le décret d’application de la loi Neuwirth, du 28 décembre 1967, relative à la régulation des naissances.
    L’ouverture d’un Centre de Planification ou d’Education Familiale a comme condition obligatoire, en plus du personnel médical, de disposer d’une personne compétente en matière de conseil conjugal et familial. (Décret du 24 avril 1972).
    L’arrêté du 27 novembre 1972 énumère les conditions de formation des personnels exerçant des activités de conseil conjugal et familial dans les Etablissements d’Information, de Consultation ou de Conseil Familial (EICCF) et dans les Centres de Planification et d’Education Familiale (CPEF).
    Le décret du 23 mars 1993 Legifrance (relative à la formation des personnels intervenant dans les CPEF et les EICCF) a précisé les nouvelles exigences de formation pour garantir la qualification des conseillers conjugaux et familiaux, ainsi que les missions qui leur sont confiées (régies par les articles L2311-1 à L2311-6 (centres et établissements), L2312-1 à L2312-4 (CSIS) et R2311-4 à R2311-9 du code de la santé publique et des articles L213-1 et L213-2 du code de l’action sociale et des familles).
    Ce décret a été modifié par l’arrêté du 3 décembre 2010, dont les annexes comportent les référentiels professionnels, d’activités, de compétences et de formation du Conseiller Conjugal et Familial (CCF). Legifrance (relatif à la formation des personnels intervenant dans les CPEF et les EICCF).

    Les missions des CPEF sont définies réglementairement, par l’article 2311-4 du code de santé publique :

    Accueil et information sur la fécondité, la contraception
    Consultations médicales relatives à la maîtrise de la fécondité
    Information en matière de sexualité et d’éducation familiale
    Entretiens préalables à l’IVG
    Entretiens faisant suite à l’IVG
    Prévention, dépistage et traitement des IST
    Préparation à la vie de couple et à la fonction parentale,
    entretiens de conseil conjugal
    l’accueil et le conseil aux personnes se trouvant dans des situations difficiles liées à des dysfonctionnements familiaux ou victimes de violences
    Gratuité pour les mineures et non- assurées sociales, ou celles désirant garder le secret (confidentialité).

    Les organismes :

    Ces organismes sont agréés par l’Etat pour dispenser les formations à l’Education à la vie et au Conseil Conjugal et Familial. :

    Association Française des Centres de Consultation Conjugale AFCCC
    44 rue Danton 94270 Le Kremlin Bicêtre
    Tél : 01 46 70 88 44
    Site Internet :AFCCC

    CLER Amour et Famille
    65 boulevard de Clichy 75009 PARIS
    Tél : 01 48 74 87 60

    Fédération Nationale Couples et Familles
    28 place Saint Georges 75009 PARIS
    Tél : 01 42 85 25 98
    Site Internet : FNCF
    Site Internet Paris : FNCF Paris

    Fédération Nationale des Ecoles des Parents et des Educateurs FNEPE
    180 bis rue de Grenelle 75007 PARIS
    Tél : 01 47 53 62 70
    Site Internet : FNEPE

    Fédération Nationale Familles Rurales
    7 cité d’Antin 75009 PARIS
    Site Internet : FNFR

    Institut des Sciences de la Famille – Université Catholique de Lyon
    23 place Carnot 69002 LYON
    Tél : 04 26 84 52 10 // Fax : 04 26 84 52 09
    E-mail : isf(at)univ-catholyon.fr // Site Internet : Institut des Sciences de la Famille – Université Catholique de Lyon

    Planning Familial
    MFPF – 4 square Sainte Irénée – 75011 PARIS
    Tél : 01 48 07 29 10
    Site Internet : Planning Familial

    Ces organismes sont agréés uniquement pour dispenser la formation à l’Education à la vie.

    Le CNFPT – Centre national de la fonction publique
    10-12, rue d’Anjou 75381 Paris cedex 08.
    Tél. : 01 55 27 44 00.
    Site internet: CNFPT

    Le CPM – Centre de préparation au mariage
    8 bis rue Jean Bart – 75006 PARIS.
    Tél. : 01 45 48 26 72.
    Site internet : CPM

    Selon Jean-Georges Lemaire (fondateur de l’AFCCC) le terme de « conseil conjugal », qui vient du mot latin « consillium », donne au mot le sens de « tenir conseil avec » et non pas d’imposer un point de vue. Le CCF cherche avec la personne à élucider ses problèmes, à comprendre ses difficultés, essaie de découvrir des issues possibles, d’améliorer la communication entre les partenaires.

    – (1) – Historique du métier de Conseiller Conjugal et Familial : article du jeudi 1er mars 2012 source: THERAPLURIEL

    – (2) Source- wikipédia : Conseiller conjugal et Familial du 21/12/2013

  • Les Conseillères Conjugales et Familiales dans la loi

    Article L2212-4 du code de la santé public

    Modifié par Loi n°2001-588 du 4 juillet 2001 – art. 1 JORF 7 juillet 2001

    Il est systématiquement proposé, avant et après l’interruption volontaire de grossesse, à la femme majeure une consultation avec une personne ayant satisfait à une formation qualifiante en conseil conjugal ou toute autre personne qualifiée dans un établissement d’information, de consultation ou de conseil familial, un Centre de Planification ou d’Education Familiale (CPEF) , un service social ou un autre organisme agréé. Cette consultation préalable comporte un entretien particulier au cours duquel une assistance ou des conseils appropriés à la situation de l’intéressée lui sont apportés.
    Pour la femme mineure non émancipée, cette consultation préalable est obligatoire et l’organisme concerné doit lui délivrer une attestation de consultation. Si elle exprime le désir de garder le secret à l’égard des titulaires de l’autorité parentale ou de son représentant légal, elle doit être conseillée sur le choix de la personne majeure mentionnée à l’article L. 2212-7 susceptible de l’accompagner dans sa démarche.
    Les personnels des organismes mentionnés au premier alinéa sont soumis aux dispositions des articles 226-13 et 226-14 du code pénal.

    Les Centres de Planification ou d’Education Familiale exercent les activités suivantes :

    Article R2311-7 du code de la santé public

    1) Consultations médicales relatives à la maîtrise de la fécondité ;
    2) Diffusion d’informations et actions individuelles et collectives de prévention portant sur la sexualité et l’éducation familiale, organisées dans les centres et à l’extérieur de ceux-ci en liaison avec les autres organismes et collectivités concernés ;
    3) Préparation à la vie de couple et à la fonction parentale, entretiens de conseil conjugal et familial ;
    4) Entretiens préalables à l’interruption volontaire de grossesses prévues par l’article L. 2212-4 ;
    5) Entretiens relatifs à la régulation des naissances faisant suite à une interruption volontaire de grossesse.
    Seuls peuvent être dénommés Centres d’Education ou de Planification Familiale (CPEF) les centres qui exercent l’ensemble de ces activités et remplissent les conditions fixées par la présente sous-section.

    Les centres doivent remplir les conditions suivantes :
    Article R2311-9 du code de la santé public
    Modifié par Décret n°2010-344 du 31 mars 2010 – art. 75

    1) Etre dirigés par un médecin soit spécialiste qualifié ou compétent qualifié en gynécologie médicale, en obstétrique ou en gynécologie-obstétrique, soit titulaire du diplôme d’études spécialisées complémentaires de médecine de la reproduction et gynécologie médicale ; en cas d’impossibilité de recruter un médecin remplissant ces conditions, une dérogation peut être accordée par le directeur général de l’agence régionale de santé à un médecin justifiant de connaissances particulières en gynécologie et en régulation des naissances ;
    2) Disposer au minimum pour leurs consultations, et de façon permanente, d’une personne compétente en matière de conseil conjugal et familial ;
    3) S’assurer, si les besoins de la population l’exigent, le concours d’une sage-femme, d’un infirmier ou d’une infirmière, d’un assistant ou d’une assistante de service social et d’un psychologue ;
    4) Ne comprendre dans leur personnel de direction et d’encadrement ainsi que dans leur personnel technique aucune personne ayant été condamnée pour des faits contraires à l’honneur, à la probité et aux bonnes mœurs ou pour une infraction prévue au titre II du livre II de la présente partie et au chapitre IV du titre III du livre IV de la partie V du présent code ;
    5) Satisfaire aux conditions techniques d’installation et de fonctionnement fixées par arrêté du ministre chargé de la santé.