Blog

  • Association de professionnels de l’avortement et de la contraception (APAC Suisse)

    APAC-Suisse est un groupe de professionnel-le-s travaillant dans le domaine de la grossesse non désirée et de l’interruption de grossesse. APAC-Suisse est représentée au sein de l’organisation faîtière → FIAPAC (Fédération internationale des associés professionnels de l’avortement et de la contraception) et collabore avec elle. Lors de son assemblée constitutive, en mars 2007, APAC-Suisse a élu à la présidence le docteur André Seidenberg, médecin généraliste à Zurich. Le secrétariat est assuré par Anne-Marie Rey (ancienne présidente de l’Union suisse pour décriminaliser l’avortement → USPDA, organisation dissoute en 2003)

    Nos principes :
    Les membres de l’APAC-Suisse respectent le droit de la femme de décider de manière autonome si, oui ou non, elle désire porter à terme sa grossesse. APAC-Suisse reconnaît le droit de toute femme à avoir accès à l’interruption de grossesse effectuée dans de bonnes conditions et avec des coûts aussi modérés que possible. APAC-Suisse se propose de développer la qualité des prestations et sa garantie dans le domaine de l’interruption de grossesse.

    Contact
    APAC-Suisse
    A.-M. Rey, secrétariat
    Grabenstr. 21
    3052 Zollikofen
    apac-suisse@bluewin.ch
    Site internet http://www.schwangerschaftsabbruch.org/

  • Unie Nederlandstalige Abortuscentra ( LUNA vzw)

    LUNA, l’association des centres (néerlandophones) extra-hospitaliers pratiquant l’avortement. Notre but consiste à vous donner un aperçu clair de notre fonctionnement en vous présentant des informations relatives à la législation sur l’avortement et aux diverses méthodes d’avortement, en vous proposant un lexique et une série de questions fréquemment posées (questions et réponse).

    Le Centrale Coördinatie van de Nederlandstalige Abortuscentra a vu le jour en 2000, soit dix ans après la légalisation de l’avortement en Belgique. Entre-temps, cette organisation a changé de nom et s’appelle à présent LUNA vzw (Unie Nederlandstalige Abortuscentra).
    Cette asbl coordonne le fonctionnement et les actions des centres IVG (Interruption Volontaire de Grossesse) néerlandophones, elle contribue à renforcer la solidarité conjointe et elle offre le support nécessaire aux centres affiliés. Une concertation régulière, des visions conjointes, des journées d’études pour le personnel, une brochure commune ainsi que le présent site Internet sont autant d’outils qui forment une plate-forme commune à tous les centres et destinée à ces derniers.

    L’objectif de ce site Internet est également d’informer et d’accompagner de manière aussi complète que possible et avec le plus grand professionnalisme possible, les femmes qui vivent une grossesse non planifiée / non désirée, Vous. Vous pouvez en effet toujours demander aide et conseil à l’un de nos centres affiliés. LUNA opte toujours pour un accompagnement professionnel de chaque patiente, du premier rendez-vous aux soins de suivi spécifiques.

    Contact:
    LUNA vzw
    Fr. Rooseveltplaats 12 – 4e verdieping
    2060 Antwerpen
    info@abortus.be

    Site internet http://www.abortus.be/_fr/home/

  • Groupe d’Action des Centres Extra-Hospitaliers Pratiquant des Avortements (GACEHPA) Belgique

    Le Groupe d’Action des Centres Extra-Hospitaliers Pratiquant des Avortements rassemble des centres francophones bruxellois et wallons qui pratiquent l’avortement en Belgique en dehors des hôpitaux et qui adhèrent à une charte commune. Le GACEHPA est une ASBL.

    Ces centres sont également des centres de planning familial. Ils sont agréés et subventionnés par les pouvoirs régionaux. Ces centres proposent des consultations médicales, psychologiques, juridiques et sociales. Ils organisent également des activités de prévention et d’éducation sexuelle et affective. Ces centres ont une convention avec l’INAMI pour une prise en charge financière directe de l’avortement par les mutuelles.

    Le GACEHPA coordonne l’action et la solidarité entre ces centres, organise les formations et des recyclages pour les différents intervenants et milite pour le droit à l’avortement en Belgique et à l’étranger.

    Il y a 22 centres répartis par province : Bruxelles (14), Brabant wallon (1), Namur (2), Liège (3) et Hainaut (2). Les CENTRES.

    Le GACEHPA collabore avec les centres néerlandophones affiliés à LUNA.

    Attention : Certains centres abusent de l’appellation « Centre de planning familial » tout en étant radicalement opposés au droit à l’avortement. En cas de doute, renseignez vous auprès du GACEHPA.

    Les recherches sur Internet vous amèneront presque toujours sur des sites opposés à l’avortement qui parfois cachent bien leur jeu. Fausses informations, culpabilisation, manipulations, gadgets utilitaires: ne vous laissez pas influencer par des propagandistes anti-choix. Renseignez vous directement auprès de professionnels praticiens de l’avortement.

    Site internet http://www.gacehpa.be/
    Contact :
    Tél/Fax : +32.(0)2.502.72.07
    Mail : gacehpa@gmail.com
    Adresse :Rue de la Tulipe 34,
    1050 Bruxelles

    – Les heures de permanence sont les suivantes :
    Lundi, mardi, jeudi et vendredi de 9h à 13h
    Mercredi de 13h à 17h30

  • Population et sociétés N°439 : La loi Neuwirth quarante ans après : une révolution inachevée ?

    Il y a quarante ans, le Parlement votait la loi Neuwirth libéralisant la contraception en France. Pourquoi l’État avait-il jusque-là cherché à l’empêcher, et comment expliquer ce changement d’attitude ? Évoquant la façon dont les couples s’y prenaient auparavant pour prévenir les naissances, Fabrice Cahen s’interroge sur les raisons du retard de la législation française si on la compare aux législations britannique et américaine. Pour ce qui est des conséquences de la loi, beaucoup s’attendaient à ce qu’elle entraîne la disparition des grossesses non prévues. Pourtant, elles représentent encore de nos jours une grossesse sur trois, comme nous l’expliquent Arnaud Régnier-Loilier et Henri Leridon. Quelles en sont les raisons ? Quelles sont les aspirations des couples d’aujourd’hui en matière d’enfants ? Comment s’y prennent-ils pour les réaliser

    Source INED

  • Avortement, droit de choisir et santé colloque Prochoix Table ronde – Etat des lieux : Le point de vue de l’ANCIC.

    Le SENAT
    5 janvier 2001
    Paul CESBRON

    Vingt cinq ans après le vote de la loi légalisant la médicalisation de l’avortement volontaire, le bilan s’impose et permet d’avancer les propositions de transformations nécessaires.

    I – EPIDEMIOLOGIE :

    De nombreux observateurs ont souligné la persistance d’un taux apparemment élevé et considéré comme tel par ceux-ci de recours à l’avortement volontaire.
    Compte-tenu du sous-enregistrement est des corrections apportées par l’Institut National d’Etudes Démographiques, le chiffre le plus habituellement retenu est situé autour de 220 000 avortements volontaires par an en France. Les variations au cours des 25 dernières années semblent peu significatives. Toutefois la structure démographique de la population s’est un peu modifiée permettant d’avancer un taux d’avortement par femme d’environ 0,5 alors qu’il était dans la période 1975-1980 situé aux alentours de 0,6 (I.N.E.D.). Ce taux est assez proche de ceux de la plupart des pays européens et inférieur à celui des Etats-Unis, seule se détache très nettement la Hollande dont le taux est inférieur à 0,3 avortement volontaire par femme.

    A propos des adolescentes : de nombreux auteurs et intervenants divers sur le sujet ont souligné avec beaucoup d’insistance un taux considéré comme élevé de recours à l’avortement volontaire chez les adolescentes (mineures). Rappelons qu’il est en France très inférieur à celui des Etats-Unis ou de la Grande-Bretagne. Il est également 2 à 3 fois inférieur à celui des femmes majeures (entre 8 à 9 avortements pour 1000 adolescentes par an, entre 15 et 20 avortements pour 1000 femmes d’âge supérieur ou égal à 18 ans).

    Durant cette période de 25 ans, le taux de conception par femme, toute catégorie comprise, a diminué, y compris chez les adolescentes, à l’exception de la tranche d’âge comprise entre 25 et 35 ans, correspondant à la période fertile de la vie de la femme, y compris chez les adolescentes. L’efficacité du dispositif de contraception en France et l’utilisation en particulier des contraceptions modernes n’a cessé de croître.

    La modification la plus sensible observée au cours de cette période est liée au fait qu’une adolescente, lorsqu’elle est enceinte va aujourd’hui 2 fois sur 3 interrompre sa grossesse alors qu’elle ne l’interrompait qu’une fois sur 3 voilà 25 ans. Ce constat n’a évidemment rien de scandaleux et va plutôt dans le sens d’un accroissement de la responsabilité par rapport à l’éventualité d’un futur enfant.
    Quant aux considérations générales sur le caractère excessif du recours à l’avortement volontaire, elles relèvent surtout de la méconnaissance du phénomène, mais également de la persistance d’une hostilité à l’égard de cette liberté. L’argumentation des uns et des autres sur la mauvaise application de la loi et l’absence de réelle politique de contraception, ne constitue en rien une démonstration. Il n’existe en effet aucune relation mécanique simple entre l’efficacité des moyens contraceptifs, y compris même leur accessibilité, et le recours à l’avortement volontaire. Comme le rappelle Chantal BLAYO de l’I.N.E.D., plus une contraception est efficace, plus l’information contraceptive est persuasive, moins les échecs de la contraception sont acceptés. Or, pour de multiples raisons, bien connues par ailleurs, les échecs, contre-indications ou refus de la contraception persistent. Au cours de ce quart de siècle, l’utilisation de la contraception moderne s’est largement étendue, tout particulièrement chez les adolescents, et rappelons que 85 % d’entre eux utilise un moyen de contraception (préservatifs masculins compris) dès le premier rapport. Ce seul chiffre constitue un excellent témoin des bouleversements culturels et comportementaux en cours. Déplorer ou dénoncer la situation des 15 % d’adolescents qui n’utilisent pas de contraception lors du premier rapport, est faire preuve d’une méconnaissance des conditions d’apprentissage de la vie sexuelle pour le moins surprenante.

    II – LES CONDITIONS DE PRISE EN CHARGE AU COURS DE CETTE PERIODE DE L’AVORTEMENT VOLONTAIRE

    Soulignons tout d’abord les contraintes administratives liées aux textes mêmes des lois de 1975 et de 1979 : cet encadrement médico-légal, s’il a pu apparaître comme une garantie de la qualité de la prise en charge médicale, n’en constitue pas moins aujourd’hui une source de difficultés pour bien des femme, et un véritable obstacle, pour les professionnels également. Pire, ces contraintes constituent parfois une facilitation, voire un encouragement aux résistances professionnelles à l’accomplissement d’un tel acte.

    Outre le caractère obligatoirement hospitalier des avortements volontaires, nécessairement pratiqués par un médecin, obligatoirement précédés d’un entretien social imposé à la femme, quelle que soit par ailleurs la qualité du personnel d’accueil et d’écoute, obligatoirement autorisés par les parents chez les mineures, interdits chez les femmes n’ayant pas 3 mois de résidence en France, leur nombre ne doit pas dépasser 25 % des actes chirurgicaux en secteur privé. De telles dispositions ne sont assez souvent accompagnées que de faibles moyens, voire de l’absence de moyens destinés aux services hospitaliers pour accomplir dans les meilleures conditions cette activité.

    L’absence ou la faiblesse de soutien financier et institutionnel apportée à la pratique de l’interruption volontaire de grossesse et à la contraception précarise ces activités, les dévalorise et de ce fait les marginalise dans les services hospitaliers, alors qu’il est par ailleurs répété qu’elles relèvent de leur compétences et de leur fonctions.

    Contraintes administratives, encadrement médico-légal limitatif et souvent pesant, dévalorisation et marginalisation aboutissent à une  » quasi-maltraitance  » des femmes dans certains services de gynéco-obstétrique, soulignée par l’auteur du rapport sur l’interruption volontaire de grossesse en France (Israël NISAND). Si cet irrespect est à loin près ni délibéré, ni généralisé, il n’en traduit pas moins le peu de soutien apporté à cette activité par les responsables du service public. Les résistances, voire l’hostilité du personnel médical, sont confortées dans de telles conditions. Pour être vraisemblablement plus proche de la réalité : insuffisance d’engagement du service public et résistance du personnel médical s’entretiennent réciproquement.

    Au cours des 25 ans, l’attitude des médecins a-t-elle changée ?

    Au début des années 1970, le rapport de Pierre SIMON avait très clairement montré que la partie la plus hostile de la population à la légalisation de l’avortement était constituée par les médecins eux-mêmes et parmi les médecins la spécialité la plus hostile constituée par les gynéco-obstétriciens. Les raisons culturelles en sont claires. Leur formation jusqu’en 1975 caractérise l’avortement volontaire comme un crime (cf. les ouvrages de l’époque et textes universitaires en référence d’ailleurs à la législation qui prévalait).
    Au cours de la période qui vient de s’écouler, l’attitude du corps médical a incontestablement changé, la tenue des débats à l’Assemblée Nationale le reflétant clairement. Les sondages d’opinion l’illustrent, la majorité des médecins considère aujourd’hui que la légalisation de l’avortement est une nécessité, même si beaucoup d’entre eux reste hostile à son élargissement et surtout que la très grande majorité des spécialistes (gynéco-obstétriciens) considère cet acte sans intérêt sur le plan professionnel,  » inintéressant, répétitif, fastidieux, démoralisant, ……… « .

    Contrairement aux affirmations d’Israël NISAND dans son rapport sur l’interruption volontaire de grossesse en France, cet état d’esprit ne peut être modifié par une réglementation contraignante visant à rendre obligatoire dans tous les services de gynéco-obstétrique la pratique de l’interruption volontaire de grossesse. Toute contrainte administrative est plutôt facteur de résistance que de sympathie, volontariat et respect, ……
    Durant ce quart de siècle, la gynécologie obstétrique a vu ses activités se multiplier, s’affiner, se compliquer. Diagnostic prénatal et procréation médicalement assistée occupent désormais un grand nombre de spécialistes. La périnatologie a acquis le statut d’une science et sa pratique professionnelle nécessite un engagement toujours plus étendu et complexe, confinant l’orthogénie dans une situation de marginalité en définitive peu compatible avec les préoccupations et les activités des services de gynéco-obstétrique.
    Il ne s’agit là en rien d’une position de principe hostile à cette spécialité, mais simplement d’un constat généralisé, d’une réalité inavouée par beaucoup puisque remettant en cause une partie des fonctions qu’ils revendiquent eux-mêmes par ailleurs.

    III – LES PROPOSITIONS DE TRANSFORMATION

    A/ La contraception :

    La nécessité d’améliorer l’accessibilité est quasi-générale, y compris chez les opposants à l’avortement volontaire, à l’exception d’une frange très réduite d’intégristes hostiles au principe même de la contraception moderne.

    L’accessibilité repose :
    sur le respect de la confidentialité pour les mineures (non-autorisation obligatoire pour les mineures, délivrance possible par tous les médecins, y compris en dehors des centres de planification)
    la délivrance simple et gratuite de la contraception d’urgence, y compris par des non-médecins.
    l’intérêt des campagnes de contraception systématiques, répétées, tout particulièrement en milieu scolaire, mais également dans les autres couches de la population, est souligné.

    L’A.N.C.I.C. souligne la persistance de réels obstacles à la contraception :
    Non-remboursement des pilules dites de 3ème génération. En constatant par ailleurs que celles-ci ne présentent aucun avantage démontré par rapport aux pilules de 2ème génération contrairement aux arguments très largement utilisés par les firmes pharmaceutiques et malheureusement repris par de nombreux professionnels. Les laboratoires n’hésitent pas à distribuer largement des échantillons qui constituent la première délivrance, en particulier chez les adolescentes dans les centres de planification. Le relais étant nécessairement, dans une telle situation, assuré par l’adolescente elle-même ou sa famille.
    Un décret récent vient de fixer le prix de vente des stérilets à un niveau très inférieur au prix actuel du commerce, assurant par ailleurs son remboursement à 60 %. Cette mesure positive n’a pour l’instant entraîné aucune application pratique, les officines menaçant de refuser la vente de ces produits. Un fabricant a d’ores et déjà annoncé la cessation de la production de ses stérilets.
    La dissociation des compétences département/état concernant d’une part la contraception et d’autre part l’interruption de grossesse constitue par elle-même un véritable frein à l’accessibilité de la contraception. Cette question n’a pour l’instant pas été envisagée dans les mesures proposées par le Gouvernement.
    La persistance d’une médicalisation lourde de la contraception (contrairement à l’exemple de la Hollande dont l’efficacité semble très réelle) devrait faire l’objet d’une véritable analyse de la pratique et de propositions nouvelles quant à la délivrance des contraceptifs.

    B/ L’interruption de grossesse :

    La dépénalisation : l’A.N.C.I.C. rappelle sa position défendue depuis plus de 10 ans : l’avortement volontaire ne constitue pas un délit mais un choix, c’est-à-dire une liberté qui ne peut relever que de la seule décision de la femme.

    La persistance de l’avortement dans le Code Pénal, y compris son maintien pour les cas où l’avortement serait pratiqué à l’insu ou contre la volonté de la femme, constitue une mesure discriminative à son égard. En effet, un avortement pratiqué contre la volonté de la femme relève de l’agression, voie de faits, violences par ailleurs condamné dans le Code Pénal et ne nécessitant pas un chapitre spécifique.

    Les propositions gouvernementales constituent un progrès incontestable faisant passer la majorité des articles du Code Pénal concernant l’avortement dans le Code de Santé Publique (à l’exception du texte sur l’avortement pratiqué contre la volonté de la femme). Pourtant, il persiste, en particulier dans l’article 11 bis, la condamnation du médecin ou de la personne fournissant à la femme  » les moyens matériels de pratiquer une interruption de grossesse sur elle-même  » constitue, s’il est maintenu dans la future loi, un dispositif qui sera très vraisemblablement utilisé par les éléments hostiles à l’avortement volontaire pour faire condamner l’avortement médicamenteux pratiqué en dehors de l’hôpital (au domicile de la femme).

    Elargissement à 14 semaines d’aménorrhée : progrès également important qui paraissait tout à fait inaccessible à de nombreux professionnels et politiques qui proclamaient par ailleurs leur accord avec cette revendication légitime. En effet, plusieurs milliers de femmes sont condamnés actuellement à faire pratiquer leur avortement en dehors des frontières du pays alors que la majorité d’entre elles connaissent des situations de détresse psychologique et sociale reconnues par tous.

    Au-delà de 14 semaines, il restera environ 1 % des demandes d’interruption de grossesse qui ne trouveront pas de réponse en France si l’on ne définit pas dans les semaines qui viennent un cadre légal susceptible de répondre à ces demandes rares, mais le plus souvent graves.

    L’A.N.C.I.C. considère que la solution à apporter à ce douloureux problème relève de la prise en charge hospitalière au même titre que les interruptions de grossesse pratiquées pour des indications considérées comme médicales (indications génétiques, chromosomiques, malformatives, ……). Toutefois, de telles demandes ne peuvent relever de l’arbitraire de l’expertise, mais bien d’une écoute attentive, d’un accompagnement respectueux et d’une information la plus adaptée à de telles circonstances. Une prise en charge de ce type nécessite un personnel expérimenté, qualifié et les moyens techniques propres à de telles interruptions (identiques à celles des interruptions médicales de grossesse).
    La suppression des obligations administratives :

    L’entretien social : suppression souhaitée par l’A.N.C.I.C. qui souligne par ailleurs l’obligation qui doit être faite à tous les centres de mettre en place des structures d’accueil, d’écoute et d’information permettant d’assurer aux femmes le respect et l’attention qui leur est due.

    Le personnel spécifique à l’accueil, l’écoute et l’accompagnement constituant par ailleurs un médiateur nécessaire entre la femme et le médecin qui va pratiquer l’interruption de grossesse.

    La suppression de l’obligation de résidence s’imposait.

    Quant à la suppression de l’autorisation parentale, il s’agit pour l’A.N.C.I.C. d’un progrès tant le respect de l’intimité de la mineure, s’impose. Celui-ci n’est en rien contradictoire avec l’échange, le dialogue possible avec les parents.
    La notion d’adulte référent devra être précisée dans les textes d’application pour éviter le harcèlement dont pourrait être l’objet les professionnels et les mineures dans de telles circonstances par les groupes intégristes.

    Reste un problème en suspens au regard de la pratique de l’A.N.C.I.C. : les structures d’orthogénie. Comme il a été précisé, les services de gynécologie-obstétrique n’ont le plus souvent ni les capacités, ni la culture pour assurer cette activité. L’A.N.C.I.C. ne propose pas un modèle de structure exclusif et s’oppose par voie de conséquence aux propositions qui sont faites d’intégrer obligatoirement et systématiquement l’orthogénie dans le cadre des services de gynécologie-obstétrique.

    Ces unités fonctionnelles ou centres autonomes, dont les liens conventionnés avec le service de gynécologie-obstétrique doivent être précisés et conditionnés par l’acceptation et les spécificités mêmes de ces services, peuvent dans certaines situations originale disparaître au profit d’une intégration complète dans la maternité. L’avortement est un temps possible, une étape parfois nécessaire de la vie de la majorité des femmes, il n’est ni un délit, ni un acte honteux, c’est un choix éminemment respectable, justifiant sympathie et respect. Le cadre juridique choisi doit permettre à un personnel volontaire d’assurer l’accueil des femmes demandant une interruption de grossesse dans les meilleures conditions. L’autonomie des centres garantit la pérennité de leur action et leur reconnaissance statutaire en est la condition.
    Les années qui viennent, très marquées par de fortes restructurations hospitalières vont voir s’opposer ces deux conceptions et nécessiter de la part des associations défendant les droits à l’interruption de grossesse et à la contraception de défendre très fermement l’autonomie de ces unités hospitalières. Aujourd’hui, Grenoble est un exemple de cet affrontement entre ces deux conceptions et l’issue de cette bataille constituera incontestablement une orientation décisive pour l’avenir.

  • L’IVG en France – Rapport du Pr NISAND – Position de l’ANCIC

    Auteurs : Chantal BIRMAN – Annie BUREAU
    Pour l’ANCIC – Mars 1999

    Le rapport intermédiaire du 1er décembre 1998 a fait l’objet de deux réunions de travail commun avec la CADAC et le MFPF.

    Ces réunions de travail se sont déroulées dans un esprit de collaboration et de franchise et a permis à l’ANCIC de ne pas ménager ses critiques et à Monsieur Nisand de réaffirmer ses positions.

    Compte tenu de la spécificité des trois organisations et de la mission de Monsieur Nisand, il faut souligner que l’objectif commun des protagonistes est de défendre le droit de choisir pour toutes les femmes en améliorant l’accès à l’IVG et en leur donnant un certain nombre de moyens d’assurer vie sexuelle et procréation volontaire.

    La partie « état des lieux » nous a paru le fruit d’une analyse précise et d’une documentation de qualité.

    L’ANCIC émet des réserves importantes sur les  » propositions pratiques « .

    1) L’intégration de l’activité d’IVG, contraception et information sexuelle dans les services de gynéco-obstétrique sous forme d’unités fonctionnelles, avec responsabilité d’un PH est certes une mesure permettant d’améliorer la mission de régulation des naissances de ces services ; elle les ouvre sur des activités de recherches et assure un enseignement d’orthogénie.
    Cette mesure risque d’être incompatible avec le maintien de la diversité des structures pratiquant l’IVG et l’orthogénie à laquelle l’ANCIC est particulièrement attachée.
    Le statut des contractuels donne une certaine stabilité au CIVG. Mais on peut douter de la possibilité de maintenir de favoriser les postes de responsabilité aux contractuels.
    Quant à la création de ces postes de PH non soumis à concours ne pourrait-elle pas susciter l’opposition des PH nommés alors que le recrutement parmi des contractuels expérimentés paraît plus efficace ?
    2) Concernant les missions d’information sexuelle, leur centralisation à partir des services de gynéco-obstétrique paraît inadaptée.
    par le fait qu’elle suppose une convergence de vue entre ces services et les responsables de l’Education Nationale, qui reste à construire.
    du fait qu’il existe actuellement des réalisations communes aux CPEF, CIVG, Centres médicaux et Education Nationale qui doivent être respectés et renforcés.
    du fait que notre expérience en matière de prévention montre que la diversité des lieux et des intervenants est garante d’efficacité.

    3) Modification de la réglementation sur les mineures :
    L’urgence de ces mesures n’apparaît pas dans ces  » propositions pratiques « .
    L’intervention des juristes est incontournable en matière de rédaction. Il n’en faudrait pas moins demander instamment que la  » majorité sanitaire « , évoquée lors de nos rencontres avec les responsables de la justice et de la santé, soit mise en place par des mesures immédiates.

    4) Modification sur la réglementation sur les étrangères :
    Les droits des étrangères résidant en France de façon stable sont déjà respectés : elles peuvent avorter librement en France.
    Il faut assurer la libre circulation des non-résidentes quel que soit leur pays d’origine, pour bénéficier de l’avortement médicamenteux par exemple.

    5) Pour les patientes qui dépassent le délai légal :
    La loi française ne permet pas l’avortement au-delà de dix semaines de grossesse pour des raisons psychosociales (viol, inceste, situations conflictuelles qui n’ont rien à voir avec des problèmes psychiatriques sévères), l’interruption médicale de grossesse ne sera pas  » accordée  » par les experts.
    Nous affirmons la nécessité de structures permettant des avortements volontaires au-delà de dix semaines et sans l’intervention d’un expert. Nous préconisons une formation spécifique des médecins et du personnel d’accueil ainsi qu’un plateau technique particulier et un encadrement de ces femmes en difficulté. Ces avortements étant faits par des médecins formés à l’IVG.
    L’ANCIC soutient le projet élaboré par le MFPF et des médecins hospitaliers de l’Isère soutenus par les élus locaux pour la création d’un centre expérimental spécialisé dans l’interruption volontaire de grossesse au-delà de dix semaines.
    Ce projet a été soumis au Ministre de la Santé et au Secrétariat d’État au Droit des femmes.

    6) À propos du maintien du bulletin statistique anonyme :
    Nous sommes favorables à la collecte de données et à l’analyse des pratiques dans les structures pratiquant les IVG ; elles pourraient permettre une harmonisation et une amélioration des fonctionnements.
    Le bulletin statistique permet une analyse objective de la réalité démographique de l’IVG. Il répond précisément aux hypothèses fantaisistes favorables ou défavorables à l’IVG ; son intérêt est d’un autre ordre que les mesures évoquées ci-dessus et il doit être maintenu.

    7) Certes, une réflexion éthique en matière de procréation est opportune :
    On peut d’ailleurs l’envisager comme module spécifique dans la formation du personnel de gynéco-obstétrique.
    Nous sommes opposés à la rédaction d’un chapitre rédigé dans le dossier guide destiné à la femme.
    Lors de ses démarches pour obtenir l’IVG, un encadrement suffisant est en place pour que soient écoutées ses difficultés à partir de sa réflexion personnelle.

    Source pour le rapport La documentation française

  • Code de la santé publique Chapitre IV : Contraceptifs

    Code de la santé publique
    Partie législative
    Cinquième partie : Produits de santé
    Livre Ier : Produits pharmaceutiques
    Titre III : Autres produits et substances pharmaceutiques réglementés
    Source Légifrance

  • Code de la santé publique Article L5134-1

    Code de la santé publique
    Partie législative
    Cinquième partie : Produits de santé
    Livre Ier : Produits pharmaceutiques
    Titre III : Autres produits et substances pharmaceutiques réglementés
    Chapitre IV : Contraceptifs.
    Source Légifrance

  • Code de la santé publique – 2e partie : Santé de la famille, de la mère et de l’enfant – Livre II : Interruption volontaire de grossesse

    Source Legifrance: Code de la santé publique Version consolidée au 28 janvier 2016

    Deuxième partie : Santé sexuelle et reproductive, droits de la femme et protection de la santé de l’enfant
    Livre II : Interruption volontaire de grossesse
    Titre Ier : Dispositions générales
    Chapitre Ier : Principe général. (Articles L2211-1 à L2211-2)
    Chapitre II : Interruption pratiquée avant la fin de la douzième semaine de grossesse. (Articles L2212-1 à L2212-11)
    Chapitre III : Interruption de grossesse pratiquée pour motif médical. (Articles L2213-1 à L2213-3)
    Chapitre IV : Dispositions communes. (Articles L2214-1 à L2214-3)
    Titre II : Dispositions pénales
    Chapitre II : Interruption illégale de grossesse. (Articles L2222-1 à L2222-4)
    Chapitre III : Entrave à l’interruption légale de grossesse. (Articles L2223-1 à L2223-2)

  • Décret n°2002-799 du 3 mai 2002 relatif à la prise en charge anonyme et gratuite des interruptions volontaires de grossesse pratiquées sur des mineures sans consentement parental

    JORF n°105 du 5 mai 2002 page 8661
    texte n° 73
    Source Légifrance

    L’art. 20 de la loi 2001-588 du 04-07-2001 relative à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) et à la contraception modifie l’art. L. 132-1 du code de la sécurité sociale. Il prévoit que les dépenses exposées à l’occasion des investigations volontaires de grossesse pratiquées par des mineures pour lesquelles le consentement parental n’a pu être recueilli sont prises en charge intégralement par l’Etat et garantit l’anonymat de ces jeunes filles dans les procédures de prises en charge. L’art. D. 132-1-1 précise le champ d’application de ce texte en listant les actes pour lesquels aucune demande de paiement ne peut être adressée à la jeune fille. L’art. D. 132-1-2 précise les tarifs et les prix qui servent de base à la prise en charge par l’assurance maladie de ces actes. Les caisses d’assurance maladie sont ensuite remboursées par l’Etat conformément à l’art. L. 132-1 du code susvisé. Les art. D. 132-1-3 et D. 132-1-4 organisent la procédure de remboursement des médecins (lorsque ceux ci ont passé convention avec un établissement de santé conformément à l’art. 4 de la loi susvisée pour réaliser des IVG ou lorsqu’il réalisent une des consultations mentionnées à l’art. D. 132-1-2) et des établissements de santé non soumis à la dotation globale, dans le respect du principe de l’anonymat. L’art. D. 132-1-5 qui concerne les seules IVG réalisées dans des établissements soumis à dotation globale organise le suivi du nombre d’IVG réalisés par ces établissements. Cette procédure devrait concerner environ 750 jeunes filles chaque année.